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Accord Bayer sur le glyphosate: 10 milliards de dollars et cinq questions

monsanto squelette

 

 

«Bayer a payé, Bayer est coupable» ? C’est loin d’être aussi simple.

Le 25 juin, la firme allemande Bayer, héritière du dossier Monsanto depuis le rachat de l’entreprise, a signé un accord judiciaire aux Etats-Unis. Il consiste à solder la plupart des 125 000 litiges en cours sur le Roundup pour 10 milliards de dollars. Cet accord, typique du système judiciaire américain, est difficile à comprendre du point de vue européen. Il dit beaucoup sur l’appât du gain que constituent, pour les cabinets d’avocats, de telles « class actions »... Mais il ne dit rien sur la réalité scientifique de l’affaire et n’est pas une preuve des risques réels causés par le glyphosate.

Le Roundup — nom commercial de l’herbicide développé par Monsanto et contenant la molécule glyphosate — faisait figure de poule aux œufs d’or pour les cabinets d’avocats américains. En 2019, ils ont dépensé près de 100 millions de dollars en spots télés et affichage pour recruter des clients susceptibles d’intégrer des class action contre Bayer, qui a hérité du dossier Monsanto en rachetant l’entreprise. Toute personne atteinte d’une forme spécifique de lymphome et ayant manipulé du Roundup à un moment ou à un autre était incitée à demander réparation.

 
 

Une boîte de Pandore judiciaire : les liens entre l’utilisation du produit et la maladie sont ténus selon les agences sanitaires, les preuves de l’utilisation du produit difficiles à matérialiser… Mais les procès s’annonçaient interminables, coûteux et hasardeux. Les trois premiers procès du Roundup aux Etats-unis (Johnson, Hardeman, Pilliod) ont fait les gros titres pour le montant des dommages et intérêts faramineux consentis aux plaignants en première instance… Mais ne sont toujours pas réglés sur le fond, la justice allant statuer en appel.

Bayer a donc choisi de transiger avec six cabinets d’avocats et, sous l’impulsion du médiateur fédéral Kenneth Feinberg. Celui-ci, mandaté par plusieurs Etats américains pour éviter la multiplication...

 

L'Opinion 30 juin 2020



21/07/2020
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