Nous voulons des coquelicots 89

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Pesticides et bébés abeilles...

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Ces chercheurs ont découvert que le cerveau des bébés abeilles est réduit lorsque les adultes sont exposées aux pesticides. Cela a un impact sur toute la colonie et sur le long terme.

Pollution, changement climatique : les insectes subissent ces dérèglements anthropogéniques de plein fouet. En seulement trois décennies, la planète a perdu environ 45 % des invertébrés. Les lucioles, ces petits êtres lumineux irremplaçables, incarnent à elles seules ce danger, accusant un important déclin causé par la pollution lumineuse. Les bourdons, quant à eux, s’adaptent très mal au réchauffement planétaire. Si ce n’est plus un secret que les abeilles font partie des espèces menacées, une étude parue mardi 3 mars 2020 dans Proceedings of the Royal Society approfondit l’effet des pesticides sur les abeilles et, plus spécifiquement, sur leurs larves.

L’équipe britannique de sept chercheurs a utilisé une technique de microtomographie aux rayons X — une technique d’imagerie retranscrivant un échantillon en 3D — afin de mieux comprendre comment le cerveau des abeilles est atteint par les pesticides. Il s’avère, selon leurs conclusions, que des parties spécifiques du cerveau ne grandissent pas correctement lorsqu’elles sont bébés, après que les adultes ont été exposés aux pesticides. C’est la première fois qu’un travail de recherche démontre un effet des polluants sur les bébés abeilles. 

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Des larves d’abeilles passées à l’imagerie par microtomographie aux rayons X. // Source : Dylan Smith / Imperial College London

Pour leur expérimentation, les chercheurs se sont concentrés sur une colonie, en laboratoire. Ils leur ont procuré un substitut de nectar auquel ils ont rajouté des néonicotinoïdes — ces substances toxiques très présentes dans de nombreux pesticides dans le monde. Les auteurs de l’étude ont ensuite attendu trois à douze jours avant de tester les capacités des abeilles nouvellement nées après que les abeilles adultes ont récupéré le nectar contaminé. Puis ils ont complété les observations avec l’imagerie cérébrale.

Ce sont plus de 100 abeilles qui ont, au total, été examinées durant ce processus. Les résultats obtenus ont été comparés avec ceux de colonies « saines », non contaminées par des pesticides. Il est apparu clairement aux scientifiques que le cerveau des abeilles nées après la contamination était plus petit, notamment sur une partie bien identifiée (appelée corpora pedunculata, i.e. corps pédonculés). Conclusion, l’effet des pesticides paraît plus prégnant encore chez les larves que chez les abeilles adultes ayant été exposées, et cet effet est permanent lorsque ces abeilles grandissent.

L’impact des pesticides sur une colonie est au long terme

(...) La suite ici sur Numerama

 



05/03/2020
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